Colloques à venir !

- Langues, développement et dynamiques interculturelles

22-23-24 mai 2018
AMPHI BUFFON : 15, Rue Hélène Brion, Paris 75013 (plan)
Métro 14 : Bibliothèque François Mitterand

L’UFR d’Études interculturelles de langues appliquées (EILA), et les laboratoires ICT (EA 337) et CLILLAC-ARP (EA 3967) de l’Université Paris Diderot organisent les 22, 23 mai et 24 mai 2018 un colloque international et transdisciplinaire, « Voies africaines Voies émergentes. Langues, développement et dynamiques interculturelles » qui propose d’envisager le continent africain par le prisme du concept de développement, objet à la fois fondateur de sa définition et paradigmatique de ses perspectives.

Ce colloque a pour but d’ouvrir des perspectives de réflexion autour des nouveaux enjeux liés aux politiques de développement, aux mutations économiques et culturelles et aux dynamismes identitaires issus des relations interculturelles posées par le développement des échanges commerciaux et économiques.

La problématique, liée aux limites géographiques du continent, du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest, et de leur extension à une unité sociogéopolitique révèle, s’il en était besoin, la difficulté qui se présente aux chercheurs dès lors qu’il leur faut donner à l’Afrique une définition synthétique. Si le débat est emblématique d’autres considérations identitaires, il n’en est pas moins riche de ce qui sous-tend cette difficulté dans un XXIe siècle qui peine à se dégager des errements des décennies passées.
Inscrit dans une perspective transversale et pluridisciplinaire, ce colloque sera l’occasion de s’interroger sur les voies qu’empruntent les nouvelles pensées, les recherches plurielles pour favoriser la mise en œuvre de politiques de développement dans sa dynamique interculturelle, en s’affranchissant du regard de l’Autre, et donc en créant pour soi.

En mai 2018, chercheurs, penseurs, acteurs politiques du développement viendront confronter leurs points de vue afin que se tisse, selon les 3 axes proposés à l’étude, une représentation des perspectives africaines possibles. Les politiques linguistiques et éducatives, constituent l’ouverture nécessaire à la préhension du développement dans l’ensemble de ses aspects sociolinguistiques. Seront étudiées les cohabitations institutionnelles historiques et celles qu’imposent les nécessités régionales et locales entre les langages parlés ici et là et leur inscription dans des systèmes éducatifs construits ou à formaliser. Tous les acteurs du développement y prennent leur place, représentants d’agence, d’ONG, d’entreprises. A ce titre, les membres du réseau international POCLANDE, Populations, Cultures, Langues et Développement, réunissant des experts d’horizon divers s’intéresseront aux moyens sociolinguistiques, au sens large, de tendre vers une efficacité nécessaire et attendue.
Consacrés aux dynamiques interculturelles, deux autres axes regrouperont les présentations d’experts d’une construction sociale faite de formes d’intégrations et de prise en compte des diversités, qu’elles s’expriment à l’échelle des territoires religieux, culturelles, politiques ou économiques. Les défis qui attendent le continent africain seront envisagés à travers des actions entreprises dans les domaines stratégiques de l’interculturel, devenu ici moteur du développement par la double intégration des populations au sein de chaque état, et des peuples africains à la globalisation du siècle.

Colloque organisé par :
Élisabeth Navarro
Jean-Michel Benayoun
José Carlos Herreras
Michel Prum
Pascal Somé
Jean-Philippe Zouogbo

Calendrier de soumission

Comité d’organisation
Jean-Michel Benayoun, Université Paris Diderot
Elisabeth Navarro, Université Paris Diderot
José Carlos Herreras, Université Paris Diderot
Michel Prum, Université Paris Diderot
Pascal Somé, Université Paris Diderot
Jean-Philippe Zouogbo, Université Paris Diderot

Comité scientifique
Camille Roger Abolou, Université Alassane Ouattara de Bouaké (CÔTE D’IVOIRE)
Thomas Bearth, Université de Zürich (SUISSE)
Mohamed Bendahan, Université Mohamed V-Rabah (MAROC)
Jean-Michel Benayoun, Université Paris Diderot
Pierre-Robert Cloët, Université Paris Nanterre
José Carlos Herreras, Université Paris Diderot
Natalie Kübler, Université Paris-Diderot
Jean-René Ladmiral, ISIT, Paris
Heba Lecocq, INALCO
Aimée-Danielle Lezou Koffi, Université Félix HOUPHOUET-BOIGNY, Abidjan (CÔTE D’IVOIRE)
Evalde Mutabazi, École de Management de Lyon, Conseil en Management
Elisabeth Navarro, Université Paris Diderot
Olga Ouédraogo, Consultante en communication interculturelle, YEELEN Horizon
René Picon Dupré, Consultant, DécidRH
Philippe Pierre, Université Paris Dauphine
Michel Prum, Université Paris Diderot
Michel Sauquet, auteur et spécialiste des questions interculturelles
Jacques S. Silue, Université F. Houphouët-Boigny, Abidjan (CÔTE D’IVOIRE)
Pascal Somé, Université Paris Diderot
Aziz Tabouri, Directeur d’Inter Service Migrant Paris
Henry Tourneux, CNRS, INALCO
Jean-Philippe Zouogbo, Université Paris Diderot

Pré-inscription

Date limite de soumission des propositions : 30 décembre 2017
Les propositions : 350-500 mots
Langues : français, anglais, allemand, espagnol
Formulaire d’inscription au colloque

Date de réponse : 15 février 2017
Les frais d’inscription :
Chercheurs et enseignants-chercheurs : 150 euros (actes compris)
Étudiants/doctorants INALCO et P7 : gratuit (actes non compris)
Étudiants autres établissements : 45 euros (actes non compris)
Actes seuls (Accompagnateur, Auditeur) : 60 euros

Modalités pratiques :

Déjeuners offerts aux personnes dûment inscrites

Les interventions seront filmées et diffusées en ligne

Les travaux s’organiseront autour de trois axes :

Axe 1 : Langues -­‐ Politiques linguistiques – Développement

Cet axe est centré sur les enjeux des politiques linguistiques et éducatives en cours dans les États africains où le multilinguisme est une donnée incontournable. L’histoire de ces jeunes nations fait généralement cohabiter, notamment du fait de la colonisation, une pléthore de langues locales et des langues européennes, des systèmes éducatifs formels (institutions scolaires), informels (programmes d’alphabétisation) et traditionnels (éducation traditionnelle). Les propositions de communication porteront sur un état des lieux critique de la gestion de cette hétérogénéité linguistique et culturelle et sur les perspectives que cette dernière ouvre à l’Afrique du 21e siècle pour son épanouissement social, économique et politique.

Envisager le développement du continent africain sans prendre en compte les dimensions linguistiques et culturelles est un paradoxe qui s’explique, en grande partie, par la vision manifestement encore macroéconomique, sociale et politique du développement (cf. Abolou 2008). Or les actions hautement importantes des agences de développement ne peuvent avoir des répercussions positives sur les bénéficiaires que si les besoins réels de ces populations, considérées comme les plus fragiles, sont pris en compte au moment de la conception des actions et programmes qui leur sont destinés (cf. Severino/Debrat 2010). On imagine difficilement réalisable un tel travail si les agences de développement, les ONG et les experts étrangers dépêchés sur le terrain, souvent en situation d’urgence, ne parlent pas les langues des populations locales. Dès lors, face à cette barrière linguistique, comment faire circuler les informations utiles, comment envisager la formation des populations aux mesures de prévention sanitaire, comment apporter l’assistance technique à des paysans « francophones » qui ne maîtrisent pas ou très peu le français (cf. Tourneux 2008) ? En un mot, comment communiquer avec des populations dont les langues maternelles dominent 90% de la communication quotidienne, dans l’espace francophone (cf. Ouane/Glanz 2010 ; Sanogo 2008) ?
Qui plus est, les agences de développement, les ONG et les experts étrangers ne sont pas imprégnés des valeurs culturelles locales, si bien que la plupart du temps, certains projets de développement dont le bénéfice est indéniable, se heurtent, dans le meilleur des cas, au manque d’adhésion des populations concernées. Il se trouve également que des intervenants locaux, locuteurs natifs, opportunément recrutés sur place pour faire « passer le message », ne sont guère instruits des techniques et des savoirs scientifiques qui sous-tendent la plupart des programmes de développement. Ce sont eux qui servent de traducteurs !
De toute évidence, une profonde réflexion sur les moyens de rendre l’aide au développement plus efficace, avec les langues et les cultures locales, s’impose. Ce colloque s’intéressera, pour ainsi dire, aux modalités de la mobilisation des ressources linguistiques et culturelles en Afrique afin de les mettre au service du développement du continent.

Axe 2 : Dynamiques interculturelles -­‐ Stratégies économiques -­‐ « Cultures et mondialisation »

Le continent africain change de visage et se trouve aujourd’hui face à de nouveaux questionnements culturels, économiques politiques et idéologiques. Mais en miroir, c’est la communauté internationale qui repense et questionne également son rapport à l’Afrique. « Penser l’Afrique », cette « Afrique qui vient » (Achille Mbenbé : 2017), est un nouvel enjeu et sa place dans le monde, en pleine redéfinition, constitue une nouvelle donne de la mondialisation au même titre que l’Asie ou l’Inde.
Si le repeuplement de l’Afrique est un défi pour elle-même, il l’est également pour le reste du monde. Autre basculement démographique attendu : le défi lié aux migrations, avec ce qu’il pose au monde comme échéance matérielle et intellectuelle. L’Afrique mondialisée impose de repenser le monde, l’économie, de repenser l’interculturel ; elle impose de re-déterminer les concepts définitoires traditionnels et d’en laisser agir d’autres, tant les nouvelles circulations, massives et culturelles, refondent l’interculturel en termes de stratégies tant linguistiques, éducatives, économiques que politiques.

Nous cherchons à mettre en évidence le dynamisme et l’intégration de l’Afrique à la mondialisation, à la globalisation mais également, et de façon singulière, à la glocalisation. Les circulations économiques et marchandes, tout comme celles des investissements y sont pour beaucoup mais également celles qu’imposent les diasporas qui participent des échanges dans leurs multiplicités et leurs pluralités, échanges des biens, des savoirs et des hommes. Ainsi le rôle des médias et des politiques culturelles pourra être étudié. Les études ethnographiques qui mettent en jeux les perspectives épistémologiques identitaires seront également partie prenante de la réflexion à l’instar d’Iribarne qui évoque en les mêlant, le rôle des cultures, des représentations de l’autre et de soi et de l’importance que cela revêt dans les relations humaines au sein des entreprises et des multinationales.

Nous souhaitons étudier tour à tour les formes de négociation et de conciliation des cultures, des cultures d’entreprises dans un continent ou les pratiques évoluent vers la mise en œuvre de nouvelles stratégies. Les Ressources Humaines ont aujourd’hui par exemple le vent en poupe et se font une place dans les entreprises africaines montrant par là même que les relations interculturelles deviennent fondamentales de sociétés qui se complexifient en se mondialisant et qui mettent en œuvre des enjeux relationnels et la représentativité de chacun.
Les relations interafricaines : les relations interculturelles au sein même du continent africain s’intensifient. L’Afrique du Nord dans ses relations avec le reste de l’Afrique forme un enjeu important des temps à venir. Les stratégies interculturelles mises en œuvre y sont essentielles. Le Maroc se fait une place comme investisseur au Sud du Sahara, tandis que la Chine ne cesse d’y progresser tant et si bien que l’on parle aujourd’hui de Chine Afrique. Que deviennent dans ces nouveaux espaces économiques et mentaux les anciens colonisateurs ? Et ne sont-ils en définitive présents que lors de conflits armés pour défendre l’idée que l’on se fait encore d’eux ?

Comment enfin, s’exprimeront les sèmes de l’interculturel liés à la plasticité, cette forme moderne de l’adaptation et de la capacité à envisager les perspectives circulatoires de la pensée et à la capacité aux changements, à la continuité et aux transformations ; ou liés à la liquidité, concept descripteur du mouvement et de la gestion des flux en zones urbaines, au cœur des mégalopoles, expression d’une postmodernité faite d’ancestralité, de traditions adaptées ou de créolisation de cultures et de pensées qui tout à la fois portent l’époque, importent de nouveaux fondamentaux et exportent leurs différences.

Axe 3 : Émergences et renouveaux -­‐ Diasporas et circulations

Les voix africaines ne se font pas entendre dans le seul continent africain. Les contraintes géopolitiques et économiques (guerres, famines, dictatures ‒ ce qu’on appelle en anglais le push factor) et l’attractivité de l’Europe parfois vue comme un continent de tous les possibles (le pull factor) ont incité certaines populations à prendre le chemin de l’Europe, soit pour y refaire leur vie (avec une volonté d’intégration), soit pour un séjour limité (temporal), ce qui entraîne alors la formation de groupes diasporiques. Ces phénomènes se sont aussi produits à l’intérieur du continent africain, vers des pays jugés plus prospères (diaspora nigériane ou zimbabwéenne en Afrique du Sud). Les moyens technologiques actuels ont donné de la vigueur à ce phénomène diasporique (sites internet diasporiques, réseaux sociaux, télévisions satellitaires). La fluidité et la diversité des échanges, la multiplication des zones de contact créent des tensions mais peuvent aussi renforcer les voies d’émergence des jeunes économies africaines et permettre un renouveau de ces sociétés. Enfin les grands équilibres linguistiques ont été perturbés par les déplacements, même momentanés, de population (anglicisation du Ruanda francophone après le long exil des élites Tutsi en Ouganda, par exemple). Ces déplacements inter ou intracontinentaux, et les échanges qu’ils ont générés, pourront donner matière à des communications très diverses portant sur la culture, la langue et, plus généralement, l’identité de ces voyageurs qui apportent leur « levain d’inquiétude » (Senghor).

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